Vendredi le 9 novembre.

Martin a décidé de faire du télétravail ce jour là car j’ai été vraiment malade la veille. On était allés à une pratique de l’orchestre, où j’ai surveillé les bébés de notre amie chanteuse Anne-Lise. Sur la fin de la soirée, il était temps qu’on parte car je me sentais de plus en plus mal en point. J’avais de la difficulté à me tenir. En chemin, j’ai du demandé à l’homme d’arrêter la voiture sur la voie d’accotement. Et j’ai été malade… Comme jamais dans ma vie je crois…

Rentrés à la maison, malade encore. Une gastro? Une indigestion? On ne le saura jamais. Mais une nuit sur la corde à linge et un corps sans aucune énergie le lendemain matin.

Bref, mon amoureux ne voulait pas me laisser seule dans ma condition de femme engrossée et sur le bord d’accoucher. (Dans deux semaines, on croyait!). Il a donc fait une journée de télétravail. Je me suis reposée un peu et sur la fin de l’après-midi, on s’est mis à travailler vaillamment sur la chambre du bébé car on voulait la terminer avant que Corinne ne débarque de l’autobus scolaire.

Et bien, une heure après qu’on eu terminé la chambre, j’ai eu ma première contraction!

On croyait au début que c’était du faux travail. Les contractions étaient très irrégulières, faisaient vraiment mal, j’étais fatiguée, etc.

Plus la soirée avançait, plus ça faisait mal. Un bain n’a rien calmé, mais il a un peu espacé les contractions. On pensait encore que c’était du faux travail. J’ai même envoyé Martin se coucher vers 11h00, en lui disant que si jamais ça s’en venait vrai, j’allais le réveiller. J’ai fait ma valise. (Oui oui, j’ai fait ma valise entre 2-3 contractions!)

Eh bien ça s’en est venu vrai!!! C’était de plus en plus rapproché, de plus en plus douloureux. Aucune position confortable.

Trois bains plus tard, après 45 minutes de contractions aux 4 minutes et un autre 45 aux 3 minutes, j’ai téléphoné l’hôpital et j’ai réveillé le futur papa. OK mon amour, on part.

Il est 2h45 du matin. Faut réveiller Corinne et l’emmener chez sa mère. Pour ce faire, fallait dégivrer la voiture et la remplir d’essence!

Rendu là, avec l’énervement, j’étais rendue aux deux minutes. Je ne voulais pas le dire à Martin, mais il l’a bien remarqué que je me mettais à gémir pas mal plus vite qu’à des intervalles de 3 ou 4 minutes!

Arrivés à l’hôpital, (on est maintenant le 10 novembre) je trouvais que j’avais vraiment très mal et que l’infirmière à l’accueil ne semblait pas comprendre. Son moniteur lui disait que mes contractions étaient modérées… (Dit-elle, encore deux semaines plus tard, avec indignation!) L’infirmière m’expliquait comment j’allais avoir un changement de shift de personnel vers 8h00, etc. (Et durant tout ce temps, les contractions font vraiment mal. Je dois maintenant rester couchée à cause des monitorings et je ne suis pas, mais vraiment pas confo! C’est d’ailleurs à ce moment que j’ai frappé Martin.  Sa main m’était indispensable pour passer à travers les contractions. Et une fois, je n’ai pas trouvé cette main bienfaitrice. Je lui ai descendu tout une claque dans le ventre! Pauvre amour!) Quand l’infirmière s’est décidée à m’examiner pour vrai, elle a réalisé que j’étais ouverte à 8!!! Oups! Je ne rencontrerai pas le 2e set d’infirmières finalement! Là, tout a commencé à aller plus vite.

- Est-ce que j’ai quand même le temps pour l’épidural?

- Oui. Tu es limite, mais tu as le temps si on trouve l’anesthésiste rapidement.

On l’a trouvé. Les 6-7 minutes de l’épidurale sont ce que j’ai trouvé le plus difficile. Beaucoup trop de choses à gérer : la douleur des contractions, le fait que je dois rester TOTALEMENT immobile et le fait qu’en position assise, je sentais le bébé commencer à pousser assez intensément et je devais l’en empêcher. BEAUCOUP trop de choses à gérer dans le même 45 secondes, à toutes les 2 minutes.

Mais une fois que l’épidurale fait effet, wow! Tout se simplifie, la douleur disparaît, la coopération avec les infirmières est facilitée, le stress tombe, l’énergie revient.

Émile et moi, assistés de mon amoureux, avons continué notre petit bonhomme de chemin jusqu’au moment ultime. Les poussées ont bien été, malgré le fait j’avais l’impression d’uniquement forcer de la face étant donné que je ne ressentais rien entre les jambes.

À un moment, j’ai comme ressentie un sentiment bizarre. J’ai dit à Martin : C’est drôle, on dirait que tout va tellement bien que c’est même pas émotif notre affaire… On fait des blagues, je suis super relaxe, toi aussi…

Et bien, à 7h40, quand ils sont déposé le petit bébé, un petit garçon finalement, sur mon ventre, l’émotion m’a envahie sans attendre! Quel beau moment. Un tout petit bébé, tout chaud, tout beau (bien sûr, moi je le trouvais beau), déposé sur moi. Hummm….. Un des moments forts de ma vie.

Mais rapidement, j’ai repris mes sens. J’AVAIS FAIM! (Ce que j’avais pris la peine de signifier aux infirmières plusieurs fois durant le travail!)

C’est ainsi que quelques minutes après les points de sutures, tout en allaitant pour la première fois de ma vie, je me suis empifrée dans le déjeuner de l’hôpital.

À suivre…

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